L’enfant à la fenêtre
Rêve d’être
Un rectangle de ciel où s’enfuit l’infini
Lui suffit
Une vitre étoilée, et il rejoint le lieu
Où l’Aurore sans fin plane sur la Nuit des temps,
Les yeux dans les cieux,
Ne serait-ce qu’un instant
Un rectangle de ciel, l’ombre d’un deltaplane,
Et le songe soudain se projette et se perd
Dans ces froides solitudes diaphanes
Où battent en silence les ailes de l’univers
Un rectangle de ciel où chemine la pluie
Rien ne freine l’essor des brumes de l’esprit
Un rectangle de ciel où jouent des hexagones
Qui semblent tituber au son de vieux trombones
Un rectangle de ciel où se loge où il peut
Le trop fameux Triangle de Dieu
Un rectangle de ciel traversé de comètes
Qu’enfourchent en fuyant
Des rêveurs chantant
À tue-tête
Un rectangle de ciel où marchent des géants,
Qui vont sillonnant
De leurs traces
L’Espace
Un rectangle de ciel grouillant de galaxies
Elliptiques
Qui se mettent ensemble à jouer au cerceau
À la surface des noires eaux
Et sombrent tout à coup dans le vide quantique
Un rectangle de ciel traversé d’hyperboles
Où, jaillissant d’astres en feu,
On croit entendre les paroles
De Dieu
Un rectangle de ciel à l’éclat cristallin
Débordant de futurs
Un rectangle de ciel qui chante les matins
Pour sourire à l’azur
L’enfant à sa fenêtre
Rêve d’être
Le Songeur (22-02-2018)
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