UN GENRE COURT À RÉGÉNÉRER : L’ÉPIGRAMME
L’épigramme, est un genre court qui doit faire mouche. Si possible vengeresse, elle se veut une moquerie sans nuance : blessante envers celui qui a blessé, inhumaine envers celui qui se montre inhumain, etc.
Ce n'est donc pas sur le fond que se juge l'épigramme : elle n’est souvent, comme le dit Boileau « qu'un bon mot de deux rimes orné". Par nature, c'est une raillerie, une "injure" sans pitié, qui n’a pas à être "juste", mais ajustée, c’est-à-dire bien tournée. Elle est ainsi, dans la "République des lettres", l'équivalent de ce qu'est une "vanne" dans la langue populaire : une moquerie verbale qui frappe en amusant.
C’est un jeu de mot qui, sans avoir à se justifier, peut se montrer révélateur. Tel le lance-pierre visant, modestement, à déboulonner la statue…
Exemple :
Mini Big Brother
Tu t’étais sans vergogne habillé de grands airs
Te composant à coups de Communication
Un visage à ravir notre antique Nation :
Jupiter !
Lors, te croyant déjà sacré Homme de fer
Pour avoir en un an fait la Révolution,
Tu ratas brillamment ton baptême du feu :
Jupiteux…
Voltaire.
Le Songeur (25-04-2019)
PS : Il est loisible de faire plus bref, comme suit :
Grand mâlin,
Tu as beau afficher ton sens immense de l’humain :
Je ne vois plus de toi que du sang sur tes mains.
Mathurin Régnier.
(Jeudi du Songeur suivant (202) : « RÉSURGENCE DE JOUR LEVANT » )
(Jeudi du Songeur précédent (200) :
« QU’EST-CE QU’UN HOMME, DANS L’UNIVERS FRACTAL ? » )
