Je m’en délivre en l’écrivant

Puis de la rime – son Âme sœur – je pars en quête

Sous l’œil dubitatif du vieux Soleil levant…

*

Entends-tu cet air ancien

Qui revient de ton pays lointain

Où ta voix s’est perdue

Où ta joie s’est perdue

Toi qui ne chantes plus ?

*

Il était une fois un Mort alité

Qui rêvait encor d’immortalité

Le poète est quelqu’un qui se tue

À ciseler sa propre statue.

*

Tout être qui passe

Un jour, un instant,

Imprime sa trace

Dans l’Espace-Temps

Même l’eau se rappelle

En se faisant sillage

L’ombre-éclair du passage

De l’hirondelle !

*

Ô Verlaine, jadis, naguère,

Comment lutter contre l’oubli ?

Que faisons-nous sur cette Terre

Où le Temps Tout ensevelit ?

*

Soleil d’octobre

Revêt d’or sobre

La robe de l’arbre immobile

Dont l’Automne découd, un par un, chaque fil…

*

Au cours d’un long jour démuni

Mes pensées vers la mer sont allées et cheminent

Sur la route de l’Infini

Que sept galets dessinent…

*

Oh, cette face,

Dans la glace !

Ta vie qui passe

Ombre au miroir

Tu perds ton fil

Dans tes tiroirs…

Que reste-t-il

De ta mémoire ?

*

Le Corbeau mélancolique

Qui veille au fond de mon jardin

Songe sans fin à son enfance Antique

Quand il naquit Romain…

*

Écris, poète écris

Soigne la fête de l’esprit :

Laisse l’effet faire sens

Et tu auras l’effervescence

*

Pire que le regret de nos bonheurs d’antan,

     Qui se fait parfois souriant

Prend place le remords qui mord de ce qu’on n’a jamais fini,

      La nostalgie de notre inaccompli !

*

En écoutant la mélodie d’un lointain merle

Venue des profondeurs du bois,

Je crus voir chatoyer les moires d’une perle :

C’était le timbre de ta Voix.

*

La Lumière !