AFBH-Éditions de Beaugies 
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Les Jeudis du Songeur (104)

ENFIN, DE BONNES NOUVELLES !

Cette fois-ci : des faits, des faits, rien que les faits.

Commençons par mon propre cas :

• J’ai reçu un courrier d’un responsable du Fichier National de Permis de Conduire, dont voici le début : « Vous avez fait l’objet le 26/05/2016 à 20h20 à Le Bourget d’un procès-verbal pour avoir commis une infraction au code de la route entraînant retrait de point(s).

« La réalité de cette infraction a été établie, conformément à l’article L. 223-1 du même code par le paiement en date du 16/06/2016 d’une amende forfaitaire de 45€. Vous rouliez en effet à 101 km/h, peu après l’indication de vitesse limitée à 90 km/h.

« Cette première infraction a été suivie d’une autre le même jour, à 20h20 également, dont la réalité a également été établie par votre second paiement d’une amende forfaitaire de même montant.

« Or, il se trouve que la Commission Réglementaire de Révision des Infractions a établi l’irréalité de ces infractions, les appareils ayant relevé ces excès de vitesse s’avérant en effet défectueux.

« Je vous informe par conséquent qu’un point vient d’être réattribué à votre permis de conduire. Les sommes versées devraient en principe vous être restituées dans les plus brefs délais. »

Suivaient d’autres détails puis, après l’expression de la « considération distinguée » du signataire, un P.-S. m’appelant à rouler moins pour réduire la pollution. On me suggérait même l’achat d’un véhicule économique, dans une gamme célébrant la french touch.

• Dans le pré qui s’étend au delà de ma porte-fenêtre, j’ai vu un chat embrasser une souris, ou plus exactement un mulot, qu’il feignait de croquer à la façon d’un amant passionné. La petite et la grosse bête se livraient à une étonnante gymnastique, l’une faisant danser l’autre, et je me suis dit qu’il y avait peut-être là l’image de ce que pourrait être la Paix planétaire si les grandes et petites nations acceptaient enfin, sur l’échiquier international, de valser ensemble.

• Il y a deux jours, j’ai fait une étonnante expérience. Je marchais seul, dans les bois, et je me suis surpris à voler. Je sais que j’aurai du mal à en persuader ceux qui me savent sain d’esprit. Mais voilà : par une inspiration imprévue, accélérant l’allure en me remémorant une citation de Brel (« Je volais – je le jure, je jure que je volais ! »), je me suis mis à battre l’air de mes bras comme un gamin, je me suis élevé de terre insensiblement,… et j’ai fait plusieurs mètres ! Quoique résolu à m’en tenir aux faits, rien que les faits, je puis assurer que, lorsque je serai guéri de mon entorse au pied gauche, je pulvériserai mon record.

• Hier soir, j’étais sereinement en train de jouer la Marche funèbre de Chopin quand, tout à coup, j’ai ressenti une incroyable oppression pulmonaire. À l’évidence, le rythme lent et lourd de cette marche traduisait la suffocation progressive d’une poitrine atteinte de phtisie pré-galopante… Comme si le corps même de Chopin eût pris possession de mon être ! Moi qui, adolescent, rêvais jusqu’à l’extase d’écouter le prince des pianistes en direct, voici que je le sentais frémir à travers mes propres pulsations digitales ! J’étais gagné jusqu’au cœur par une mort dans l’âme à jamais inconsolée. Chopin, en moi, m’avait sublimé !

• Tout à l’heure, un grand éditeur vient de m’appeler. Froissé par son cinglant refus de La Larme de Rubinstein, l’an dernier, j’avais négligé d’aller récupérer mon texte. Et voici que, confondant ce manuscrit avec un autre, il vient de le relire (ou enfin lire)… dans un véritable enchantement ! Il n’en revient pas. Moi non plus. Qui aurait pu le croire ? Il m’a proposé avec passion un contrat dont je n’ose révéler le montant. Bien entendu, comme me voici en position de force, je vais feindre de réfléchir, et le faire attendre...

À croire que c’est aujourd’hui ma fête ! Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas à mon humble personne :

• Quand j’ai appris que Sarkozy, à la suite de son échec aux primaires du Parti Républicain, s’était retiré au couvent en compagnie de Carla, je me suis dit qu’il se passait d’étonnantes choses sur la Terre. Quand on m’a dit, peu après, qu’il s’employait avec son épouse, à dé-radicaliser par la prière et la patience les « djihadistes » français jugés irrécupérables, j’avoue que j’ai douté. Eh bien, j’avais grand tort ! La nouvelle vient tout juste d’être confirmée par une dépêche du Saint Siège : le Pape François a envoyé une missive personnelle à l’ex-Chef d’État français pour bénir cette splendide vocation.

On dit aussi que l’autre Ex-Président ambitionnerait de devenir lui-même Souverain Pontife, non sans souhaiter ouvertement que le Saint-Siège puisse être occupé par un Pape marié. Ce serait-là une réforme de taille. Quant à moi, soyons réalistes, je n’y crois pas.

• Enquête à l’appui, des politologues viennent d’établir que la future Présidente des États-Unis, pour être élue, s’était engagée enfin à augmenter le prix de l’essence pour en diminuer la consommation, et ainsi limiter le réchauffement climatique, comme le souhaite le peuple américain. Quoique paradoxal, ce fait tombe sous le sens.

• Et qui aurait pu s’imaginer – c’est pourtant ce qui vient de se produire – que l’U.E., pour relancer la croissance européenne et conjurer la menace d’un Frexit, allait nous commander une quinzaine d’EPR qui vont à la fois propulser la Bourse et combler notre endémique déficit commercial ?

• Mais le plus étonnant de ce qui nous arrive, c’est à coup sûr ce processus inéluctable, quoique secret, qui agite actuellement le Moyen Orient, sous la triple férule de la Chine, de la Russie et des USA. Il s’agit ni plus ni moins de la formation des E.U.O., les États Unis d’Orient, dont le noyau dur serait la fusion prochaine entre Israël et la Palestine, que rejoindraient quelques unes des Républiques adjacentes.

De pareils événements, je ne saurais évidemment pas être le seul témoin. Il se passe réellement quelque chose de fantastique en ce moment sur notre planète, inspiré, prédit et produit par des logiques de l’Univers qui nous dépassent.

À votre tour donc, chers Amis, d’observer de près tout ce qui s’y passe et que j’ignore encore, et de m’informer de vos propres découvertes si vous en avez le loisir !

Sans oublier notre prudent principe de précaution : des faits, rien que des faits.

Le Songeur  (01-04-2017)



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